Mobilisons-nous contre ce nouveau système éducatif

Vendredi dernier, les lycéens étaient des milliers mobilisés dans de nombreuses villes de France, organisant des blocages de leurs établissements et défilant dans les rues. Les revendications sont simples puisque les lycéens s’opposent à Parcoursup et à la loi ORE, au « nouveau bac » et à la réforme des filières, à la réforme de la voie professionnelle.

Pourquoi s’opposer encore à Parcoursup aujourd’hui ?

Parce qu’il n’a réglé aucun des problèmes d’APB, au contraire : il a fait empirer les choses ! Le tirage au sort, par exemple, a continué. Parce qu’il a autorisé la sélection à l’entrée de l’université, excluant des lycéens qui ont pourtant leur bac. Parce que tout et n’importe quoi est devenu un critère de sélection (lieu de résidence, lycée d’origine), rendant possibles toutes les dérives.

Et la loi ORE ?

La loi Orientation et Réussite des étudiants montre la politique méprisante du gouvernement envers les jeunes en général, les lycéens et les étudiants en particulier. Elle est aussi la preuve du choix de société que le gouvernement a fait pour les jeunes : précarité, logements médiocres, formation professionnelle dévalorisée, chômage. Toutes les réformes et lois actuelles sont faites pour nous orienter en fonction des besoins des patrons !
Même si la loi a été votée et en partie mise en place, une mobilisation des jeunes peut faire changer les choses.

La réforme des filières ?

Elle supprime les filières générales (S, ES, L) et les remplace par un tronc commun et trois spécialités à choisir en première, puis deux en terminale. Elle instaure des programmes encore plus lourds, que certaines classes ne pourront pas terminer. Elle fait disparaître beaucoup de spécialités (comme les sciences de l’ingénieur, par exemple) dans des lycées sacrifiés (souvent en zone défavorisée).

Le « nouveau bac » ?

Une grande partie de ce nouveau bac sera évaluée en contrôle continu, ce qui pénalisera les élèves en difficulté. Il ne restera que très peu d’épreuves écrites finales, donc très peu de chances de se rattraper.
Un « grand oral » (selon leur expression) sera créé, là encore source de stress et d’inégalités très grandes entre les élèves (aisance à l’oral, possibilité d’être aidé). En bref, un bac qui n’est plus un diplôme national !

Et pour la voie professionnelle ?

Les matières générales (français, maths, histoire-géo…) perdent beaucoup d’heures, comme si les futurs bouchers n’avaient pas besoin d’avoir accès à l’éducation et à la culture…
Dans le bac pro en trois ans, il y aura une première année généraliste (celui qui veut faire plombier sera obligé de faire d’abord une année commune à tous les métiers du bâtiment). La spécialisation n’interviendra qu’en deuxième et troisième années. Autant dire que ce sera trop court pour bien apprendre son métier !

Au final, ce que veut le gouvernement, c’est faire perdre de la valeur aux diplômes professionnels ! Face à tous ces dangers qui pèsent sur l’éducation, soyons acteurs de notre avenir et mobilisons-nous collectivement !

Apprentissage – Comment galérer pour entrer dans une galère ?

Le gouvernement vient de lancer la énième réforme de l’apprentissage, intégrée à la loi Liberté de choisir son avenir professionnel. Cette réforme multiplie les mesures pour inciter les jeunes à s’orienter vers cette filière de formation. Mais elle offre surtout de nouvelles libertés d’exploitation aux employeurs !

Car ce que ne disent pas le gouvernement et le MEDEF, c’est que les dernières lois se sont soldées par des échecs. En 20 ans, le nombre d’apprenti.e.s est passé de 300 à 400 000. Mais cette augmentation est obtenue uniquement par l’extension de ce contrat de travail dans le supérieur. Pour les CAP-BEP et les BAC-Pro, la chute est massive.

Ces résultats calamiteux sont donc de la responsabilité des patrons. Ils ne veulent embaucher que des apprenti.e.s déjà qualifié.e.s (de Niveau IV, c’est-à-dire bachelier.ère.s).

Mais une fois le contrat signé, la galère continue. D’après les derniers chiffres, presque un contrat d’apprentissage sur trois (29%) est rompu avant la fin. Et plus d’un.e apprenti.e sur cinq laissera complètement tomber, sans signer de nouveau contrat. Dans certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration, c’est presque la moitié !

Tout ça, à cause des conditions de travail, d’une mauvaise orientation et de problèmes de logement ou de transport. Au lieu d’essayer d’améliorer la situation des apprenti.e.s, dans leur emploi ou dans leur vie, le gouvernement s’est lancé dans une course délirante pour essayer de « vendre » l’apprentissage aux patrons :

  • Exonérations à gogo : c’est la mort du système de protection sociale. Car sans cotisation sociale, plus de financement de la Sécu !
  • Fin du contrôle public sur les ouvertures de CFA. N’importe qui pourra ouvrir un CFA, ce qui nous mettra encore plus à la merci des patrons et des organismes de formation qui veulent magouiller
  • Autorisation des horaires atypiques : les heures de travail qui changent chaque semaine ou le travail de nuit, c’est pas ça qui va améliorer nos conditions de travail
  • Ouverture de l’apprentissage sur des pseudo-diplômes, titres professionnels ou bientôt certificats de branche
  • Uniquement des enseignements techniques et presque plus de matières générales. Loin d’améliorer nos qualifications, le gouvernement persiste et signe : nous sommes voué.e.s à être de la chair à patron, formaté.e.s pour bosser sans réfléchir
  • Recul de l’âge maximum à 30 ans : pour être bien sûr qu’on reste avec des contrats précaires jusqu’au plus tard possible

 

L’impasse de l’apprentissage patronal

Rien qu’en Île-de-France, il y a déjà 3 500 jeunes (presque 5%), inscrits en CFA, mais sans employeurs.ses. Et sans parler de ce qui se passe dans les autres régions, et sans parler de ceux qui n’arrivent même pas à trouver une place en CFA. C’est une situation délirante.

Et c’est encore plus délirant quand on pense que le gouvernement veut faire des CFA la seule filière d’enseignement professionnel. C’est quoi l’objectif ? Des CFA remplis d’apprenti.e.s « sans employeur.se » (si, si, c’est un statut qui existe), qui enchaîneront des stages vaguement indemnisés ?

Avec Parcours Sup, le gouvernement a imposé la sélection dans l’éducation publique. Il nous propose désormais l’impasse de l’apprentissage patronal.

Alors mobilisons-nous pour un véritable système de formation, sous contrôle syndical pour assurer sa qualité. Il faut redonner du contenu à nos diplômes. Ce système doit être financé, comme les retraites, par des cotisations sociales.

L’université selon Parcour’sup

Parcoursup devait remplacer Admission post-bac et en résoudre les carences, notamment le tirage au sort (que bien sûr on ne cautionne pas) après les scandales de 2017. Les procédures s’annonçaient « claires, justes et transparentes ». On a été servis !

Pour la clarté, on repassera : malgré les guides d’utilisation et les reportages dans les médias et sur le site de Parcoursup lui-même, de nombreux lycéens et leurs familles ont évoqué de lourdes difficultés dans l’utilisation de la plate-forme, jusqu’à ne pas trouver la formation qu’ils recherchaient. la justice ? comme avec aPB, de nombreux étudiants sont restés de longs mois dans l’angoisse, attendant les différentes vagues de réponses, et 3 000 au moins restent encore aujourd’hui sans aucune proposition. la transparence sur les chiffres étant pour le moins aléatoire et plus que jamais dépendante des interprétations que l’on veut bien en faire, difficile d’être plus précis… Quant à l’équité dans le recrutement, si on aurait pu saluer la fin théorique du tirage au sort, on peut s’interroger sur la justice et la transparence des critères, presque jamais rendus publics par les universités et que les responsables de formation peuvent, semble-t-il, fixer tout à fait librement. D’autant que, finalement, dans certaines formations universitaires, les dossiers étant tellement nombreux et le départage humainement impossible à réaliser, les pratiques de tirage au sort ont continué. tirage au sort qui avait fait tant de bruit l’an dernier… alors qu’il ne concernait que 2 400 bacheliers, soit 0,4 % du total des inscrits sur aPB ! on voit donc que la réforme n’était pas faite pour assurer davantage de justice entre les bacheliers…

Outre Parcoursup, qui introduit une sélection à l’entrée à l’université, la loi orientation et réussite des étudiants comprenait d’autres volets, dont notamment, la fin du régime spécifique de sécurité sociale des étudiants ! on peut aussi poser la question du « débat démocratique » en voyant l’agenda de sa mise en place : la loi n’a été promulguée que le 8 mars 2018, après avoir été adoptée par l’assemblée nationale et le sénat le 15 février. les lycéens devaient s’inscrire et « saisir leurs vœux » entre le 22 janvier et le 13 mars. et l’avant-projet n’a été présenté à l’assemblée nationale qu’en décembre 2017… Vous avez dit « baclé » ?! cette précipitation dans le processus et l’urgence imposée aux enseignants pour remplir le logiciel laissaient donc peu de place au débat. les enseignants ont d’ailleurs, pour beaucoup, perçu la sélection déguisée, abusive et à la limite de la légalité via le logiciel Parcoursup : tout, sans aucune limite, semble pouvoir devenir un critère que l’on transformera en note chiffrée ! De nombreux départements, voire des facultés entières, se sont prononcés contre Parcoursup, refusant d’en remplir les critères puis, par la suite, de classer les candidats et de trier les candidatures. Par ailleurs, des sanctions pourraient avoir été prises contre les récalcitrants. la seule amélioration notable semble être la suppression officielle du tirage au sort. soit. Pour le reste, on garde les mêmes problèmes et on continue, en complexifiant encore le travail des équipes enseignantes. 70 % des lycéens devaient avoir obtenu une réponse avant les premières épreuves du bac le 22 mai, c’était la promesse du gouvernement. aucun chiffre officiel n’a finalement été publié. le logiciel a été suspendu pendant les épreuves du bac, puis les réponses ont continué en « phase principale » jusqu’au 26 juin (là encore, aucun chiffre…), date à laquelle a été ouverte la phase complémentaire, qui doit durer jusqu’au 21 septembre. là encore, ça pose pas mal de questions : la plupart des universités étant fermées du 15 juillet au 15 août et la majorité des formations commençant désormais sur un calendrier très proche du calendrier scolaire, à quoi rime cette date du 21 septembre ? les derniers lycéens affectés le seront donc après le début des cours, dans certains cas même après la fin des inscriptions. De même, pendant l’été, les délais de réponse accordés aux lycéens étaient très courts : trois jours du 26 juin au 20 août, puis seulement un jour à partir du 21 août ! sans réponse, la place est perdue. Vacances sereines en perspective ! sans compter que cela impose de pouvoir consulter Internet plusieurs fois par jour. au-delà de toutes ces considérations qui peuvent paraître techniques pour ceux qui ne se sentent pas concernés, on se rend surtout compte de la médiocrité des politiques publiques et du choix de société qui est fait à travers Parcoursup. c’est là un plan politique global que l’on retrouve partout et où les jeunes sont en premier visés ! Précarité, logement, formation professionnelle, désocialisation, chômage… toutes les réformes et lois actuelles sont faites pour nous orienter en fonction des besoins des patrons et des capitalistes.

Pour renverser la balance, il faut agir collectivement, être acteurs et non spectateurs. Alors rejoins-nous, rejoins les Jeunesses syndicalistes !

 

Quelles solutions pour les « déçus » ?

  • Accepter une formation qui ne leur plaît pas ou ne correspond pas à leur projet personnel ou professionnel. Désormais, les jeunes ne classent plus leurs vœux par ordre de préférence et ils ont eu une affectation qui figurait parmi leurs voeux sans qu’il s’agisse de leur souhait préférentiel. Il en est même parfois très loin : des langues à la place de Staps, mais le logiciel considère alors que c’est un lycée qui a eu une proposition ! Combien d’entre eux vont abandonner la première année et se retrouver sans rien ?
  • Opter pour la même formation dans le privé : hors de type licence dans le commerce. À condition le cas notamment de nombreux Bts et de formations de nne juste pour les frais d’inscription. Parde pouvoir consacrer au moins 5 000 euros par an en moye marchandisation de l’enseignement, dans coursup se révèle donc un formidable accélérateur de la regarder le nombre de boîtes qui proposent le supérieur en particulier, mais pas seulement. Il suffit de n à leur place pour la plate-forme. aux futurs bacheliers de rédiger cV et lettres de motivatio er les doigts ! Depuis plus de vingt ans, le
  • Attendre un an et « améliorer son dossier »… et crois au nombre de nouveaux bacheliers. alors, nombre de places créées dans le supérieur est inférieur du 42 dans du 36 ! aPB ou Parcoursup, peu importe : on ne fera pas entrer